Relevé de pension militaire: Emploi : Maître ouvrier à la manufacture royale d'armes de Châtellerault Date de naissance : 6 mai 1809 Lieu de naissance : Boersch (Bas-Rhin) Domicile : Châtellerault (Vienne) Durée des services : 20 an(s) Montant de la pension : 300 Frs Date de l'entrée en jouissance : 27 janvier 1846 Motif de la pension : Infirmités |
Relevé de pension militaire pour orphelins: Emploi de l'époux : Maître ouvrier de manufacture d'armes de guerre Date de cessation de l'activité : 15 juillet 1829 Date de décès : 17 juin 1835 Montant de la pension : 100 Frs Date de l'entrée en jouissance : 13 janvier 1836 Motif de la pension : Mort en jouissance de la pension de retraite Nom du conjoint : STOCKER Prénom(s) : Marie-Odèle Date de décès : 8 mars 1822 ORPHELINS : RUMPLER Léonard , né(e) le 2 avril 1819 à Ottrott-le-Haut (Bas-Rhin) , domicile: STOCKER |
Extrait de l’ouvrage : Etudes sur les maladies des ouvriers de la Manufacture d’armes de Châtellerault par le Dr. DESAYVRE 4e Observation. — Stoker. Valentin, aiguiseur, 39 ans, tempérament bilieux, constitution affaiblie et amaigrie, a commencé à travailler, il y a vingt ans, dont il faut retrancher huit ans passés au service en Afrique; d'où il suit que cet ouvrier n'a aiguisé que pendant douze ans. Il y a deux mois, dans les premiers jours de janvier 1850, il se plaignit à nous d'une grande faiblesse avec refroidissement général, perte d'appétit, vomissement la nuit de matières glaireuses comme du blanc d'œuf, écumeuses, quelquefois mêlées d'un peu de sang, soif vive, digestions mauvaises, pas de diarrhée, pas de ballonnement ni de douleur de ventre, pas de gargouillement iléo-caecal : à peine de la toux, un peu de raucité de la voix, jamais d'hémoptysie; souvent sueurs la nuit; peu de sommeil. Depuis deux ans, Stoker éprouvait des douleurs lombaires; de plus, il a eu plusieurs fois des douleurs dans les diverses articulations, mais toujours sans fièvre. Il y a deux jours, la douleur lombaire étant devenue insupportable, je fus appelé la nuit; j'appliquai des ventouses scarifiées loco dolenti : la douleur fut notablement diminuée, mais ne disparut pas entièrement. Depuis quinze jours. Stoker exhalait une odeur fétide, semblable à celle des matières diarrhéiques; nausées, vomissement, perte complète d'appétit, soif vive; constipation, pas de coliques, insomnie: fièvre le soir, et la nuit peau chaude; à peine de la toux, pas d'expectoration, jamais d'hémoptysie, sonorité normale; peut-être la respiration est-elle un peu moins moelleuse qu'à l'état normal. — 9 mars 1850. Facies amaigri, teint jaune, habitude du corps souffrante : le malade a été très agité toute la nuit; il a déliré, s'est levé fréquemment: insomnie complète, nausées et vomissement dès qu'il prend un peu de bouillon; pas de selles depuis deux jours, ventre douloureux, non ballonné, pouls normal, ainsi que la chaleur de la peau: le malade répond difficilement, mais avec justesse aux questions que je lui adresse; céphalalgie, tête brûlante, pupilles normales. (15 sangsues aux apophyses mastoïdes; calomel 5 décigrammes; lavement purgatif; glace sur la tète; deux vésicatoires aux jambes, diète.) — 10 mars. Le délire augmente et devient continuel. (15 sangsues et calomel ut supra; un séton à la nuque.) — 11 mars. Tous les symptômes s'aggravent, le malade tombe dans la stupeur et meurt. — Autopsie vingt-quatre heures après la mort. Nous ne pouvons examiner la tête ni le canal rachidien : nous portons toute notre attention sur les poumons. Les poumons présentent des adhérences peu nombreuses à la partie postérieure et supérieure : ils sont crépitants; ils présentent à leur surface un grand nombre de points, qui, vus en masse, ont une couleur brune foncée; mais chaque point, regardé isolément, offre plutôt une teinte brune tirant au mat : ces grains n'ont pas tous le même volume; quelques-uns sont à peine gros comme des grains de millet; d'autres sont quatre à cinq fois plus volumineux; enfin, il y a des intermédiaires. Ils donnent au toucher la sensation de petits grains de sable, et sont aussi nombreux à la base qu'au sommet des poumons, et dans le droit que dans le gauche. Le tissu pulmonaire, incisé dans tous les sens, nous en montre un grand nombre dans l'intérieur de l'organe, sous forme de points appréciables à la vue et au loucher, la plupart noirs, quelques-uns jaunes, d'autres moitié noirs et moitié blancs: ils paraissent comme appendus à des filaments vasculaires ou bronchiques, qui semblent les recouvrir : dans les parties où ils sont le moins développés, on dirait une matière noire attachée à l'extrémité d'un filament; en général, les plus petits sont noirs, très mous, sans résistance sous le doigt, plats plutôt queronds, et ils ont plutôt la forme d'une tache que d'un corps régulier; incisés, ils offrent intérieurement un aspect noirâtre comme la truffe. Les plus gros sont jaunes blancs à l'intérieur et noirs à l'extérieur; ils crient sous la pression, et lorsqu'on les incise. Les uns et les autres ne se dissolvent pas sous la pression du scalpel ni des doigts. Autour de ces corps, le tissu pulmonaire, examiné avec le plus grand soin, nous paraît sain : il est vermeil rosé, et surnage lorsqu'on le jette dans l'eau: la muqueuse bronchique est à l'état normal. Cette observation serait intéressante à commenter sous plus d'un rapport. Nous ne nous occuperons que de ce qui a trait à notre sujet. Remarquons d'abord que le tissu pulmonaire est sain autour des grains : ce qui prouve que la présence de ces derniers ne suffit pas pour développer l'engorgement pulmonaire. L'absence de symptômes du côté de la poitrine, pendant la vie, porte à croire que, en général, lorsque un aiguiseur présente des désordres du côté de la respiration, on doit plutôt les attribuer à l'inflammation et à l'engorgement du tissu pulmonaire, développés autour des grains, qu'à la présence de ceux-ci. Maintenant, depuis quand ces grains existent-ils dans les poumons? Il nous est impossible de répondre à cette question : néanmoins, comme plusieurs aiguiseurs sont tombés malades après huit ans de service, nous croyons pouvoir dire que ces produits devaient exister depuis plusieurs années. Quel est leur mode de formation et de développement? La couleur noire, que nous avons signalée, et qui appartient à la plupart des grains, quelle que soit leur forme, aplatis ou globuleux, cette couleur, que nous retrouverons dans les autres autopsies, est-elle intrinsèque aux grains, ou résulte-telle de la superposition de matières sécrétées par les poumons? Si cette couleur est intrinsèque aux grains, s'ils sont restés dans les poumons, tels qu'ils y sont entrés, ils doivent présenter en petit les caractères physiques qu'ils offrent, lorsqu'ils sont agrégés pour constituer la meule. Or, c'est précisément ce qui n'est pas. Après avoir longuement réfléchi sur ce sujet, nous inclinons beaucoup a croire que la poussière, par son contact avec la muqueuse pulmonaire, provoque une hypersécrétion de la matière noire pulmonaire, laquelle se combine avec les molécules inorganiques venues du dehors, et qu'il y a là développement de mélanose. |
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